En France, 12,2 % des adultes soit plus de 6 millions de personnes, vivent dans un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour des raisons financières.
Parmi ces personnes, 3,5 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire. Depuis plus de 5 ans, la demande d’aide alimentaire en France ne cesse d’augmenter et certains des bénéficiaires « s’installent » dans ce besoin d’aide (elles y ont recours depuis plusieurs années).
Parallèlement, les conditions de fourniture de l’aide alimentaire en France ont connus beaucoup de modifications ces dernières années, rendant plus complexes les démarches pour pouvoir délivrer de l’aide alimentaire :
- Contraintes liées aux sources d’approvisionnement de l’Etat et de l’Europe (FEAD et PNNA)
- Nouvelles règlementations concernant le gaspillage alimentaire
- Contraintes liées au respect des normes d’hygiène et de sécurité alimentaire
Enfin, l’aide alimentaire est trop souvent proposée pour elle-même et non comme un outil d’accompagnement de la personne, oubliant ainsi qu’elle n’est pas une réponse à la pauvreté mais juste un palliatif. La vraie cause de l’insécurité alimentaire des personnes reste leurs difficultés financières qui les contraints à utiliser l’alimentaire comme variable d’ajustement budgétaire, avec des conséquences qui peuvent s’avérer néfaste pour eux en termes de santé (cf. étude ABENA 2012 de l’INPES constatant une prévalence de pathologies liées à la nutrition dans les publics les plus dépendants de l’aide alimentaire : obésité, hypertension artérielle).
Malgré tout, l’aide alimentaire reste un levier possible et pertinent pour l’accompagnement à l’insertion sociale et sous ses formes collectives, elle peut être créatrice de lien social et contribuer à redonner aux personnes leur dignité. En ce sens, elle contribue à la lutte contre la pauvreté.